Schepdael a fait la fête à son champion Remco : "Un moment unique"
Les supporters de Remco Evenepoel étaient rassemblés dans son village. Reportage au sein du fan-club local.
- Publié le 29-08-2021 à 19h28
- Mis à jour le 29-08-2021 à 19h30
Rouler sur mes routes et dans mon village, ce sera unique. Je vais essayer d'en profiter au maximum."
Tels étaient les propos de Remco Evenepoel avant le départ de la Brussels Cycling Classic dont le parcours traversait le petit village brabançon de Schepdael, à l’ouest de Bruxelles. C’est dans ce patelin d’environ 6 000 âmes qu’a grandi le coureur de Deceuninck-Quick Step.
Pour l’occasion, ses supporters s’étaient rassemblés au café In de Rustberg. Avec une fresque représentant le champion local, bariolé des couleurs de l’arc-en-ciel sur la façade et bon nombre de maillots et photos épinglés sur les murs, on ne peut pas se tromper. Le lieu est le repère des fans du Brabançon depuis la création de son premier fan-club, R.EV. 1703, qui a vu le jour en 2018.
À l'origine de ce projet, Patrick Evenepoel, le papa de Remco. "Cela s'est fait naturellement. Lors de sa fameuse année chez les juniors, on a constitué un petit groupe pour aller suivre les courses de Remco ensemble. Nous étions une petite quinzaine et nous étions notamment présents à l'Euro en République tchèque et au Mondial à Innsbruck", se souvient l'ancien coureur.
"De 15 membres au début, nous comptons désormais 800 membres ici à Schepdael. Si l’on compte l’ensemble des différents clubs de supporters à travers le pays, on doit arriver à 2 000 membres."
Ce samedi, tous n'étaient pas présents mais ils étaient tout de même une bonne centaine de supporters pour voir passer Evenepoel dans son village natal. "Je suis membre depuis deux ans maintenant", explique un fan qui arbore fièrement un pull avec les initiales "R.EV.". "C'est un garçon très proche de ses supporters. Il vient souvent nous dire bonjour et est resté simple malgré ses succès. Je pense que c'est aussi pour cela qu'il est tant apprécié."
Les spectateurs présents n'étaient pas tous membres du fan-club d'Evenepoel, mais tout le monde était acquis à la cause du héros local. "Je savais que quelque chose était organisé au local de son fan-club", lâche un habitant de Dilbeek, à quelques kilomètres de Schepdael. "Je suis venu profiter de l'ambiance et voir Remco rouler sur ses routes. Je ne suis pas un acharné de cyclisme, mais il a quelque chose en plus que les autres", s'enthousiasme-t-il, voyant sur l'écran géant installé pour l'occasion, le Brabançon dans le groupe de tête.
"He is back !"
Quelques minutes plus tard, une première clameur s'élève parmi les supporters. Evenepoel vient de s'isoler avec Aimé De Gendt en tête de course après que le reste du groupe s'est trompé de parcours. "C'est la connaissance du parcours qui joue en faveur de Remco !", entend-on.
Mais à peine ce premier moment clé passé que la foule se place le long de la route pour voir passer les coureurs. Evenepoel arrive en tête dans son village. Ses supporters l’acclament, l’applaudissent et l’encouragent. S’il monte l’ascension au train, le Brabançon lâche son compagnon d’échappée quelques kilomètres plus loin pour s’imposer en solitaire à l’ombre du Stade Roi Baudouin.
Le café In de Rustberg explose. Les cris de joie et les applaudissements retentissent une nouvelle fois. "He is back !", s'exclame Luc, un ami d'enfance de Patrick Evenepoel. "Je connais Remco depuis qu'il est tout petit. Je peux vous dire que cela fait du bien de le voir comme cela. Les derniers mois ont été difficiles, avec sa blessure et les critiques reçues."
Alors que la fête commence à battre son plein à Schepdael, Pascal, lui aussi un ami de Patrick Evenepoel, est soulagé : "Suivre Remco, c'est dur émotionnellement. Il y a un an et deux semaines, nous étions en Lombardie avec le fan club et toute la famille quand il est tombé dans le Mur de Sormano. Cela nous a fait un choc. On n'avait aucune nouvelle, le silence était pesant dans le café où nous nous trouvions, se souvient-il. Les autres supporters devaient rentrer en Belgique, mais je suis resté aux côtés de Patrick et Remco à l'hôpital pendant trois jours. Je pense qu'il ne l'oubliera jamais."
"Pour un coureur normal, ce genre de blessure aurait pu signifier la fin de carrière mais il est revenu. Il a été exceptionnel aujourd'hui, encore après le numéro de mercredi. Et la semaine prochaine, il va encore tout défoncer au Tour du Benelux", enchaîne Pascal.
Après l'épreuve belgo-néerlandaise, Evenepoel enchaînera avec le championnat d'Europe à Trente. Comme c'est devenu une habitude, le fan-club fera le déplacement : "Nous allons en car jusqu'en Italie pour le suivre, explique Patrick Evenepoel. Les inscriptions ne sont pas encore fermées mais nous serons environ 35."
Avec l’espoir de voir leur protégé réaliser un nouvel exploit.
"On est des pros, pas des débutants"
"Cette victoire me fait très plaisir", a dit Remco Evenepoel après la Brussels Cycling Classic. "Il y a eu l’erreur de parcours, mais une victoire est une victoire, qu’importe la manière. C’est chouette de gagner après une course dure. En plus ici dans ma région, dans ma ville.
L’erreur de parcours, c’est surtout dommage pour la course. Aimé (De Gendt) et moi, en avons profité, mais nous ne devions pas attendre, c’était en pleine finale. Et puis on est des pros, pas des juniors ou des débutants, on doit connaître le parcours, on a nos GPS et on doit nous prévenir depuis la voiture.
Sans cela, j'avais encore plusieurs possibilités pour gagner comme je l'ai fait. J'allais être marqué mais s'il avait fallu aller au sprint, j'aurais sprinté. Je n'ai pas le meilleur sprint, mais j'y ai travaillé, et après une course dure, on ne sait jamais. Le passage à Schepdaal ? C'était motivant, et incroyable qu'une belle course comme celle-ci passe devant ma maison. J'avais mal dans les jambes, le vent soufflait, mais il y avait beaucoup de monde, les gens criaient, ça donne du punch supplémentaire pour rouler plus fort. "